“L’écrivaine Isabelle Sezionale Basilicato était l’invitée de Bonsoir Nice Côte Azur le 19 novembre.”
En voici deux extraits…
Extraits de l'interview :
Céline Moncel
Il y a de nombreuses victimes qui ne sont pas, pendant longtemps en capacité de parler, est-ce que ça c’est d’abord quelque chose qu’il est toujours, très important de ré-expliquer et notamment peut être à travers de campagnes de sensibilisation ?
Isabelle Sezionale
Oui, d’ailleurs, il y a deux jours j’ai assisté par visioconférence au premier colloque de la CIIVISE, qui est la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, et donc, ils ont abordé le sujet bien sûr, de la libération de la parole, et une des intervenantes disait que ce mot n’était pas si heureux finalement, parce que ce n’est pas le problème d’avoir parlé, souvent les enfants parlent, c’est le problème surtout d’être entendu.
C. M.
Souvent, les enfants ne sont pas entendus.
Isabelle Sezionale
Voilà.
C. M.
Est-ce que ces campagnes de sensibilisation, elles vous paraissent… En quoi elles vous paraissent nécessaires, qu’est-ce qu’elles peuvent changer, d’après vous?
Isabelle Sezionale
Parce que les paroles, cette fois-ci, des victimes, sont entendues. Donc déjà, ils ont reçu je ne sais plus combien d’appels… C’est quelque chose de phénoménal… de victimes qui n’avaient pas eu l’impression d’être entendues un jour dans leur vie ?
Isabelle Sezionale
Donc, il y a deux phénomènes, les victimes qui ne peuvent pas parler parce qu’elles sont dans le déni ou qu’elles ont une amnésie post-traumatique, ou celles qui parlent, mais qui parlent, soit à l’intérieur de la famille et c’est souvent pas entendu, ou bien, c’était à l’époque à l’école ou bien auprès des médecins.
Isabelle Sezionale
Donc, c’est une sensibilisation pour que toutes ces instances soient capables d’entendre la victime et de croire l’enfant.
C. M.
De repérer aussi…
C. M.
Pour que enseignants, médecins soient en capacité de repérer…
Isabelle Sezionale
Oui bien sûr.
C. M.
De repérer chez les enfants.
C. M.
Si beaucoup de victimes peinent à parler pendant si longtemps, c’est parce que vous le dites, elles sont victimes d’amnésie post-traumatique.
Isabelle Sezionale
Oui.
C. M.
Est-ce que c’est ce qui vous est arrivé?
Isabelle Sezionale
Non, pas du tout, j’ai toujours su ce qui s’était passé. Donc, j’ai tenté de parler à plusieurs reprises, par des rédactions à l’école, au sein de la famille ou bien après, plus tard aux maris, etc.
Isabelle Sezionale
Mais vous n’êtes pas entendues ou pas crues ou bien il y a un mur en face de vous… Personne…
Céline Moncel
Il y a une forme de déni chez l’adulte à ce moment-là ?
Isabelle Sezionale
Forcément, ça dérange ou l’incapacité de vouloir admettre ce qui se passe.
C.M.
Est ce qu’il y a d’autres mesures d’après vous qui pourraient être prises pour faire avancer les choses? Est-ce qu’Il y a d’autres choses qui pourraient être faites?
Isabelle Sezionale
Bien, Il est clair qu’il faut ne pas mettre l’enfant supposé victime en contact de son supposé bourreau pendant le temps de la…
C. M.
Pouvoir protéger un enfant tant que le doute subsiste.
Isabelle Sezionale
Voilà, en attendant, tant que le doute subsiste.
C. M.
Parce qu’aujourd’hui, il y a des enfants qui restent effectivement dans leur cercle familial.
Isabelle Sezionale
Oui
C. M.
C’est une question qui n’est pas évidente, mais quel conseil on pourrait donner à une personne qui dans son cercle familial aurait un doute, une suspicion? Parce que parfois on peut avoir une suspicion et ne pas savoir quoi faire, avoir peur de se tromper parfois aussi. Que faire?
C. M.
Est-ce qu’il ne faut pas parler aux parents, à l’enfant ?
C. M.
À qui s’adresser, finalement ?
Isabelle Sezionale
Bien, s’il y a un doute, il faut parler…S’il y a un doute…
C. M.
Il faut entendre l’enfant ?
Isabelle Sezionale
Eh, bien sûr, bien sûr !
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