Accorde-moi son pardon


Accorde-moi son pardon

 » Nouveau départ « 

Accorde moi son pardon - Isabelle Sezionale


Nouveau Départ

Dans mon quatrième livre « Accorde-moi son pardon », j’explore sous forme d’un roman choral, plein de légèreté et fantaisie, les secrets de famille dissimulés d’une génération à l’autre.

« Quand les fantômes du passé viennent réclamer leur dette… »


Extraits


Accorde-moi son pardon -p7

Du fond de son lit, elle observe, face à elle, l’immense armoire en acajou.

Les voilà ! Ils la regardent. Se moquent d’elle. Ils rient et leurs rires sont effrayants. Ils glissent sur le bois laqué. Elle a peur qu’ils s’en échappent et lui sautent dessus. C’est ainsi depuis des années. Elle essaie de garder les yeux ouverts, elle a peur de s’endormir.

Cette nuit, il  est encore venu sous ses draps. Il a glissé ses doigts, ses mains au fond de son ventre. Ses cuisses sont encore humides.

C’est dégoûtant !

Est-ce qu’elle risque d’avoir un bébé ? Est-ce que c’est comme ça que l’on peut être enceinte ?

Et sa maman, que dira sa maman ? Elle sera fâchée contre elle !

Faites mon Dieu que cela ne se passe pas ainsi !

Ils ont bien raison, les monstres, de se moquer d’elle !



Accorde-moi son pardon -p137 138

Que voulez-vous dire que je ne sache déjà ? Vous êtes le diable. Vous avez abandonné votre fille, votre propre fille dans les mains sales de son bourreau. Vous l’avez laissée être abusée, torturée pendant toutes ces longues années. Pas une fois vous ne lui avez tendu la main. Elle a dû se débattre avec ses cauchemars, affronter les démons qui hantaient ses nuits. Vous l’avez laissée à sa souffrance. Pas une fois, vous ne lui avez tendu la main. Bien au contraire, des années plus tard, comme si cela n’était pas suffisant, vous l’avez chassée de l’appartement qu’elle occupait, l’obligeant à se débrouiller seule pour survivre. Pas une fois vous ne lui avez tendu la main. Pas une fois vous ne l’avez aimée !



Accorde-moi son pardon -p114

Malgré l’heure tardive, elle ne parvenait pas à interrompre sa lecture. Lorsqu’elle posa la dernière lettre signée de la main de son père, elle prit le livre. La couverture interpella Chhavi. C’était un vieux cliché sépia, colorisé par le photographe, d’une jolie petite fille aux boucles blondes. L’enfant devait être âgée de deux ou trois ans. Potelée, elle était vêtue d’une petite robe en jersey de coton aux manches bouffantes et arborait sur son ventre un lourd médaillon de la vierge Marie suspendu à une longue chaine. D’élégantes chaussures et socquettes immaculées accentuaient la peau bronzée de l’enfant. De sa petite main gauche, elle serrait contre elle une grande poupée de chiffon, la face écrasée sur sa poitrine, les pieds suspendus à quelques centimètres du sol.



Accorde-moi son pardon -p78

Ils empruntent le chemin plus raide sur la droite, laissant sur leur gauche celui qui mène au refuge de la Cougourde. Ils traversent le torrent et grimpent une pente plus accentuée. À la sortie de la forêt, le gros éboulis de pierres du raide ressaut est recouvert de neige. Prudemment, s’aidant de leur bâton, ils continuent leur ascension. Et le spectacle qui s’impose à eux est un émerveillement. La neige bordant le lac et recouvrant la petite île est rosée ! C’est grandiose. Au-dessus d’eux, le Pas des Ladres.

– La saxifrage est une fleur méditerranéenne qui me passionne. Son nom vient du latin, il signifie briser le rocher. C’est pour moi la fleur la plus courageuse et la plus attendrissante. Fragile et gracieuse, elle a la témérité de sortir de la roche pour voir la lumière !

Nathanaël sourit, il avait raison : Chhavi est une fée.



Accorde-moi son pardon -p144

Chhavi oublie sa colère. Rassurée par la douceur de Nathanaël, elle observe la boule de feu. Elle sourit de ce mirage, sourit à Nathanaël, sourit à la vie.

Nathanaël s’assoit sur le bord du grand mur de pierres de la promenade, les pieds ballants au-dessus de la plage de galets. Il tend la main à Chhavi et l’invite à le rejoindre. La tête de la jeune femme posée sur son épaule, le regard perdu vers l’horizon, ils écoutent le sac et ressac de la mer.

Lorsqu’ils approchent du Neptune, Chhavi aperçoit la silhouette familière qu’elle avait fuie et le souffle coupé, murmure :

– C’est mon père !



Accorde-moi son pardon -p44

Depuis que son père lui avait révélé la vérité il y a quelques mois, elle vivait en plein chaos, elle en avait perdu le sommeil. Elle avait alors réalisé avec violence, que ce père dont elle avait admiré le courage et l’intelligence, ce père qui lui avait servi de modèle humain et professionnel, l’avait trahie cruellement. Elle lui en voudrait à jamais pour ces années de mensonges. Bien sûr, il s’était justifié. Il lui avait expliqué avoir respecté le souhait de sa mère qui lui avait demandé de la protéger de la toxicité de sa famille. Mais elle ne pouvait pas accepter ces raisons. Comment avait-il pu la laisser grandir en lui inventant une autre mère. Elle était persuadée qu’il aurait dû faire autrement. Dès cet instant, elle avait voulu le fuir…



Accorde-moi son pardon -p10

Elle sort de la grande enveloppe les différentes missives et feuillette les demandes.

Quand tout à coup son regard se fige sur la photo de la jeune femme. Les battements de son cœur s’accélèrent, propulsant violemment son sang hors de sa poitrine pour le faire échouer avec douleur sur ses tempes. Un frisson parcourt son corps, glaçant sa colonne vertébrale. Quelques gouttes de sueur froide perlent sur son front.

Elle fixe à nouveau la photo. Bien sûr ce n’est pas elle, c’est absolument impossible pourtant l’expression et les traits sont totalement identiques.

– Mon Dieu! s’écrit France.

Alors dopée par le mélange du détonant médicament et du très vieux nectar, un petit sourire aux coins de ses lèvres, elle imagine un scénario qui lui redonne l’espoir de se racheter avant la fin inéluctablement proche.


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Communiqué de presse 


( Cliquez sur l’image pour lire le communiqué )



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